Silvio Dorante et Rosita Gonzales, deux jeunes habitants de Séville, tombèrent follement amoureux durant l'été 1492. Cependant, les deux venaient de la classe ouvrière et n'ayant pas un sou, le jeune homme ne pouvait pas se permettre de demander la main de sa belle en mariage. Cela ne les empêcha pas pour autant de vivre une histoire digne des plus grandes tragédies romaines : une idylle comme la leur était interdite, non pas parce qu'ils appartenaient tous deux à deux classes sociales différentes, mais parce que leurs familles étaient rivales depuis des générations : étant les enfants des deux taverniers de la ville, leurs pères étaient en constant conflit quant à savoir qui ferait meilleur business. C'était donc inenvisageable pour les parents des deux amoureux que ces derniers ne se marient, malgré l'amour qu'ils se portaient l'un à l'autre.  Pourtant, leur affection étant bien plus importante que l'avis de leur parents, Silvio et Rosita cachent leur idylle des yeux de tous, se rencontrant derrière les tavernes de leur parents tard dans la nuit.

                 Tout bascule lorsque près d'un an plus tard, Rosita ne peux plus cacher sa condition physique : enceinte de cinq mois, il lui est bien difficile de dissimuler la bosse qu'est devenu son ventre. Bien consciente qu'avoir un enfant en dehors du mariage est inacceptable et impardonnable, elle supplie son père de donner sa main en mariage au jeune Silvio, mais l'homme refuse et alors qu'une querelle éclate entre le père de l'enfant à naître et le grand-père maternel, ce dernier poignarde le fils Dorante par accident. Inconsolable quant au décès de l'homme qu'elle aimait, Rosita s'enfuit de la maison : elle est recueillie au couvent, où elle donne la vie  à un petit garçon. Malheureusement, l'accouchement à des complications et Rosita meurt quelques heures après avoir donné naissance. Ses derniers mots furent le prénom de son fils :  Tulio.

                  Le petit fut placé à l'orphelinat, qui était dirigé par la congrégation religieuse de Séville : vingt-cinq moines et vingt-trois sœurs s'occupaient une multitude d'enfants qui n'avaient plus de parents.